Des illustrations que j'ai réalisées sur le thème du monoxyde de carbone pour l'Agence de la santé et des services sociaux de l'Outaouais. Contrairement à la dernière affiche que j'ai réalisée pour cette agence, je ne pouvais lâcher mon délire. Elles devaient être claires, précises, et très simple pour tous les publics. Pas de furry, pas de déformation, pas de fille sexy...

Ce qui ne voulait pas dire que je devais seulement illustrer un texte donné. Le boulot d'un illustrateur, c'est aussi d'aider le client en lui donnant des suggestions pour mieux exprimer ses idées. Dans la majorité de mes contrats, il y a toujours une à trois heures de discussions. Certains clients trouvent que je parle trop, mais ils sont d'accord qu'une heure de placotage est moins cher que de me faire refaire un dessin parce que finalement le dessin ne dit pas ce qu'il voulait exprimer.

Par exemple, pour montrer que le monoxyde de carbone est aussi dangereux dans un abri tempo malgré l'entrée ouverte, j'ai apporté l'idée de le montrer sous forme de monstre. Sinon, le lecteur pourrait croire que ce serait plutôt une image montrant qu'il faut laisser l'entrée ouverte pour évacuer la fumée, ce qui est contraire à ce que le client désirait. D'autant plus qu'il voulait aussi montrer la scène de l'extérieur.

Ben voilà... Ce n'est pas très excitant mais maintenant vous comprenez pourquoi je ne montre pas plus souvent mes travaux commerciaux.

Dessin réalisé dans deux Second Cup d'Ottawa sur Elgin et Rideau.

Pour les couleurs, je me suis limité à ceux d'un autre artiste : Félix Meynet. Les habitués de ce blog doivent bien le connaître, ces dédicaces sur ce site font partie des pages les plus visitées. L'idée était de donner un look rétro à l'ensemble pour mieux reflêter l'époque de Roger Rabbit.

Je dirais que l'on est aux alentours de la moitié de l'histoire. Donc, comme pour la première histoire, après avoir déliré sans savoir où j'allais, je vais commencer à essayer de donner une seconde moitié qui donnera une logique à la première.

En passant, le nouveau magazine Lurelu parle de mon dernier livre «S'amuser avec ses cauchemars». La critique est négative mais elle est quand même excellente. La critique ne s'est pas contenté de reprendre un service de presse ou un simple résumé du livre comme la majorité d'entre eux. Elle a vraiment lu le livre, elle a parfaitement compris ce que je voulais faire, elle a parfaitement ressentie l'ambiance que je voulais donner à l'histoire... Et elle n'a pas aimé. 

Mais bon, je voulais vraiment une ambiance où l'on ne sait pas si les personnages sont dans le rêve ou la réalité, avec plein de détails cachés comme seules les songes ont la logique. Est-il nécessaire de comprendre pour apprécier? Je lisais F'murr à 7 ans et Moebius à 12 ans. J'étais fasciné sans comprendre l'histoire et sans savoir pourquoi.